La biographie de P. Navarre
PIERRE NAVARRE (1912-1985)
Pierre Navarre nait au pays de La Fontaine, à Château Thierry, en France. Sa peinture figurative sera influencée par ces longues années passées à l’École des Beaux-Arts de Paris, en peinture d’abord, puis en architecture.
En 1939, la guerre l’appela sous les drapeaux pour défendre la Ligne Maginot, où il deviendra bientôt prisonnier et emmené dans les camps allemands suite à la capitulation de la France. Cette période tortueuse ne l’empêchera pas de développer sa passion pour les arts expressifs, tant dans les interminables tunnels souterrains que dans les camps de prisonniers.
Après la guerre, une carrière d’architecte l’attendait avec la reconstruction dans les Hautes Alpes françaises où il se fera connaître, puis ensuite au Québec sous la Révolution tranquille. C’est dans ce nouvel environnement que ses talents artistiques s’affirment dans une facture qui lui est propre.
Dans son style imaginaire bien à lui, il nous laisse des témoignages d’une époque importante en pleine évolution du Québec. Il peignait pour son plaisir et celui de ses proches.
Les Beaux-Arts
Sa peinture, définitivement figurative, fut influencée par ces longues années passées à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il a commencé les Beaux-Arts avant d’être mobilisé, et après cinq ans d’absence comme prisonnier de guerre, tout de même déterminé et optimiste, il a pu trouver la force de terminer son diplôme d’architecture. C’est d’ailleurs là qu’il rencontre l’épouse de sa vie, architecte aussi.
Son amour pour la nature et la campagne jaillissent au travers de ses scènes pastorales, ses bouquets de fleurs, ses personnages croqués sur le vif avec humour et particulièrement ses chevaux qui furent le sujet de tant de peintures et dont il étudia l’anatomie et prisait les ébats.
Peintre expressionniste, il avait une prédilection pour la peinture à l’huile et les grands formats, bien qu’il ait pratiqué divers médiums, notamment le fusain, les pastels, la gouaches et l’encre de Chine.
Affecté à la Ligne Maginot (1939)
La guerre perturba irrémédiablement l’épanouissement de l’artiste alors qu’il était mobilisé dans la Ligne Maginot et par la suite, prisonnier pendant cinq ans en Allemagne, avec deux tentatives périlleuses d’évasion. Même prisonnier, il poursuivit sa passion et nous a laissé des témoignages visuels uniques et émouvants de cette période de vie dans les camps (qu’il a pu ramener avec des tampons d’autorisation de ces camps).
Parmi ses nombreux dessins, fusains et gouaches, on retrouve des documents historiques, notamment pour la période sous la Ligne Maginot et dans les camps ou Stallags en Allemagne.
La vie d’après-guerre
À son retour d’Allemagne en 1945, Pierre Navarre complète son diplôme d’architecte (DPLG). Fréquentant l’école des Beaux Arts dans le quartier latin, il y ressent l’effervescence d’après guerre, quoique lui-même étant fortement éprouvé par ces années perdues. Il y rencontre son épouse de toujours, également architecte. Ils contribuent ensemble à la reconstruction de villes et villages, notamment dans les Hautes Alpes. Les quelques oeuvres de cette époque témoignent de son attachement aux scènes de campagne.
Une carrière d’architecte en profession libérale
À la fin de la 2e guerre mondiale et suite à sa diplomation, Pierre Navarre lance sa pratique d’architecture avec son épouse à Briançon dans les Hautes Alpes tout en se dévouant durant ses temps libres à la peinture.
En 1966, le Gouvernement du Québec, en pleine révolution tranquille, offrit aux Navarre l’opportunité en tant qu’architectes-conseil de contribuer à superviser la conception de grands projets de l’époque dont le Québec se dotait: palais de justice, édifices gouvernementaux, prisons, logements à loyer modique. Hélène Navarre fut une des pionnières de la Société d’Habitation du Québec (SHQ) et Pierre Navarre fut actif au sein du Ministère des Travaux publics du Québec.
Épris de découvertes pour le beau pays du Québec, Pierre Navarre profite de tous ses moments de loisir pour reprendre les pinceaux et laissera derrière lui un ensemble de quelques centaines d’œuvres qui jalonnent son parcours.
De France jusqu’au Bas-Saint-Laurent
Ce fut une période heureuse. Pierre Navarre put découvrir un Québec en pleine transition, avec de nombreuses amitiés dont des peintres et écrivains de son époque. Ses huiles sur toile attesteront des apports de la campagne à la capitale selon les saisons et de ses personnages pittoresques et bien campés. Il peigna aussi des personnages connus, par exemple les frères Bardoux de la fameuse boucherie de la rue Cartier à Québec. Le caractère historique se retrouve aussi dans ses nombreuses toiles du Marché Saint-Roch et ensuite de scenes à Kamouraska. À cette époque, pas si lointaine, une des dernières goélettes, la Monica, se trouvait encore dans son port d’attache, échouée et en dépeignant les paysages uniques du Bas-Saint-Laurent.
La fin du parcours
Décédé prématurément en 1985 à Montréal, suite à une maladie qui l’avait considérablement affaibli, il laisse donc un ensemble d’œuvres qui jalonnent son parcours. Finalement, il nous a réservé un univers inédit lors de sa période de rémission en nous emmenant dans son univers imaginaire de la “Commedia dell’arte”, une série unique de toiles aux personnages de pierrots et de décors de théâtre, d’arlequins, de polichinelles, un univers fantastique de l’énigme, de l’amour et de la vie.
Son oeuvre qui se chiffre à environ 500 toiles et gouaches et pastels réalisés alors qu’il venait passer ses étés dans le Bas du fleuve Saint-Laurent notamment à Kamouraska où il demeurait et parfois de la Nouvelle Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et du Grand Manan. Ceux-ci ont fourni à Pierre Navarre des paysages inspirants et variés, des sujets et des scénarios de couleurs et de mouvement que peu d’autres lieux auraient pu offrir et que l’on peut découvrir dans la collection du peintre et dans ses expositions posthumes.
PIERRE NAVARRE (1912-1985)
Pierre Navarre, peintre et architecte, naquit au pays de La Fontaine, à Chateau Thierry, en France. Sa peinture figurative est influencée par ces longues années passées à l’École des Beaux-Arts de Paris, et par les personnages et paysages uniques du Québec. Il laisse un ensemble d’œuvres qui se chiffre à environ 500 toiles et autres gouaches et pastels, encres de Chine et dessins.